Comment est né le projet de co-production d'avocats avec les Galline Felici

et les associations françaises ?

 

L'idée, proposée par les Galline Felici en 2016, s'est concrétisée par la signature des contrats de co-production en 2017, entre le consortium des Galline Felici, les 5 producteurs siciliens et les 11 associations françaises de consom'acteurs réunies au sein du collectif " L'Usine à GAS".

 

Le récit ci-dessous :

- Novembre 2017 : le journal italien "Altreconomia" réalise un article sur la co-production

- Mai 2017 : Assemblea Festa des Galline Felici et signature des contrats de co-production

- Mars 2017 : deuxième réunion du collectif "Usine à Gas" en présence des Galline Felici pour préciser les modalités de la co-production

- Janvier 2017 : Précision de Michele Russo (dit Mico) sur la manière de cultiver les avocats

- Décembre 2016 : décision des associations du collectif "Usine à GAS", dont Court Jus, de participer au projet de co-production


 

Alter Economia N° 198 . Novembre 2017

"Un accord France-Italie pour une filière équitable de production d'avocats"

 

L'article traduit en français

 

 

L'article en italien

 



ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DES GALLINE FELICI

La signature des contrats de co-production - 20 et 21 mai 2017

 

Une Assemblée Générale pas ordinaire !

 

Les 20 et 21 Mai 2017, des représentants du "Juste un zeste" et de "Court Jus", ont participé à la FestAssemblea des Galline Felici.

Il s'agissait, pour les Galline Felici, qui fêtaient leur dix ans, de faire le point de leur consortium en présence de leurs clients et amis : nos associations !

 

Notre rencontre yeux dans les yeux avec les producteurs et l’équipe d’organisation nous a confirmé l’état d’esprit des Galline Felici.

Dans toutes les interventions, ce qui ressort est l’esprit de solidarité avant tout, une capacité d’écoute assez exceptionnelle, l’importance donnée aux projets sociaux autres que la commercialisation de leurs produits, leur désir de participer à un changement social par des réalisations concrètes, la recherche d’intégration des nouveaux dans le consortium, le questionnement permanent sur une amélioration de leur fonctionnement.

 

Le lieu qui nous accueillait n’était pas choisi au hasard puisqu’il s’agit d’un lieu d’abord squatté puis reconnu officiellement comme occupé par des associations largement soutenues par les galline felici, dans un quartier « difficile » de Catane : Équipes de rugby, jardins potagers partagés... La soirée festive de démarrage le vendredi soir chez un des producteurs, les repas et les pauses ont été l’occasion pour nous d’échanges informels très utiles, et nous ont permis d’améliorer notre italien ( ce qui n’est pas du luxe !)

et surprise des surprises , le samedi matin, le « centre San Teodoro Liberato de Librino qui nous accueillait recevait la visite surprise de la présidente de l’Assemblée Nationale italienne qui s’intéressait a leur projet social ...télé, photographes , serrages de main et du coup les galline felici ont pu être écoutés par madame Boldrini !

 

(Ci- dessous :  Quelques photos de la FestAssemblea)

 

 

La signature des contrats de coproduction d'avocats

 

Le principe a été adopté par l’ensemble des associations présentes. Les quantités d’agrumes produites par les Galline Felici  ne peuvent plus répondre à la demande d’avocats qui du fait de leur qualité exceptionnelle est de plus en plus importante. Le principe de la coproduction est de permettre aux paysans de planter des avocatiers sans avoir recours à des prêts bancaires. Pour cela les associations clientes des galline felici avancent de l’argent sous forme de préachats. Les sommes avancées seront remboursées en 5 ans sous forme de produits commandés par nos adhérents. L’ensemble des associations françaises a rassemblé 67 000 € . Pour ce qui concerne Court Jus, nous avons pu avancer sur notre trésorerie la somme de 9000 € qui nous seront remboursés en nature lors de nos commandes à venir.

Les plantations se font dans un souci écologique afin d‘éviter les écueils habituels de ce type de plantation ( forte consommation d’eau, etc.).

 

Les contrats signés  par les producteurs ( Cesare, Mario, Paulo, Francesco), les Galline Felici et les représentants des 11 associations françaises participantes. (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

 

Retour sur l'assemblée générale des Galline Felici

 

L’ordre du jour

1. Travailler moins, travailler tous

2. Soutien aux producteurs

3. la coproduction d’avocats

4. Le Consortium et les projets sociaux : Vers quelle structure ?

 

Présents

- une trentaine de producteurs et/ou salariés du consortium

- des représentants de 4 des 11 associations françaises signataires du contrat de co-production :

2 membres de Corto (Paris), 2 des givrés d’orange (Lille), 4 de Court jus ( Embrun 05)) 2 de Juste un zeste ( Guillestre 05) et la salariée qui travaille pour Juste un zeste et Court Jus.

 

Les Galline Felici

À la constitution 10 fermes/producteurs dont quelques-unes au bord de la fermeture

Aujourd’hui :

30 fermes/producteurs associés ou adhérents

30 salariés, étant aussi, pour certains producteurs, avec des temps de travail différent

Au total, 150 familles impactées

L’AG s’est déroulé pendant 2 jours à « Librino », un quartier de Catane où les Galline sont aussi investies via un projet social atour des Briganti (voir site).

 

1. Travailler moins, travailler tous…

 

Organisation

- Le consortium qui fête ses dix ans a commencé avec 10 producteurs qui se sont investis dans la mise en place des galline felici. Aujoud’hui, il sont une trentaine de producteurs en bio dont vous pouvez lire les noms sur vos caisses d’agrumes : Antonio, Roberto, Paolo, Cesare, Mario, Nunzia,….

- une équipe « opérative » qui assure les tâches suivantes :

visite technique des fermes – Beppe

coordination des livraisons – Barbara

arriver des produits dans l’entrepôt, stockage et tri – Manfredi et Stefano

sortie des produits de l’entrepôt/préparation aux expéditions – Davide

coordinateur logistique/transport – Adrien

informatique/plate-forme de commande et site – Mario, …

- une équipe de récolte à « disposition » des producteurs

 

Paroles des membres des Galline Felici

« Être un agent du changement et de la transformation sociale »

« de faire d’une terre pauvre d’émigration (quitter son pays pour aller dans un autre), une terre d’action exemplaire capable, entre autre, d’intégrer les migrants. » - Roberto

 

Constats et besoins

- Le « noyau » de personnes au démarrage du consortium et très investies travaillent beaucoup et s’épuisent et n’arrivent plus à faire leur travail de producteur. Elles ressentent le besoin de partager la charge de travail. Cette problématique est commune à toutes nos associations, d’où...

- La nécessité de faire tourner les responsabilités, les charges de travail et les niveaux d’implication.

- Une spécificité qui rend cela d’autant plus nécessaire : quasiment tous sont aussi producteurs. « L’unique possibilité que nous avons de continuer à bien faire notre travail de producteurs agricoles, en étant des associés et aussi des employés du consortium, est d'augmenter la participation du reste des membres et de diviser le travail »

- Souhait de s’entourer de compétences spécifiques (agronome, expert comptable,…) afin de les aider à mieux développer leur activité qui doit leur permettre de vivre

 

Décisions

Des solutions techniques (informatiques) sont proposées, des groupes de travail avec rotation.. Ce qui semble important est de partager l’investissement humain.

 

2. Soutien aux producteurs

 

Besoins

Un des intérêt du consortium est la solidarité qui s’est établie entre les producteurs.

Outre le fait d’assurer une stabilité et une rémunération juste au prix d’achat au kg des produits aux producteurs, un système de solidarité se développe entre eux :

- proposition de soutien technique et d’échanges de bonne pratique,

- proposition de soutien financier .

- Une représentante de l’ ANPAL,( agenzia nazionale per le politiche attive del lavoro), présente à cette A.G fait remarquer qu’on peut aussi mettre en place des partenariats avec l’université et faire appel à des fonds publics pour des recherches dans ce sens.

 

Décision

L’assemblée a notamment permis de poser comme principe l’aide financière à des producteurs en difficulté avec la mise en place d’un budget annuel et de critères d’attribution et de priorités.

Une commission va être constituée pour étudier les demandes des producteurs et faire des propositions.

 

3). La coproduction d’avocats

 

Origine

La coproduction est un projet porté par 11 associations françaises et les Galline Felici pour répondre à une très forte demande d’avocats dans les réseaux d’agrumes en France.

Grâce aux adhérents des associations, 67 300 euros ont été récoltés et seront utilisés comme pré-achat.

Projet qui va aujourd’hui au-delà de la satisfaction d’une demande mais qui est une co-construction et un engagement mutuel entre les Galline, les producteurs et les associations françaises.

 

Dernières nouvelles

Michele qui suit le projet pour les Galline Felici fait part des dernières avancées :

- Environ 4 hectares seront concernés par le projet de co-production

- 5 producteurs sont impliqués avec des plantations déjà réalisées ou en cours : Cesare Melfa, Francesco Murabito, Paolo Côte, Mario Cutuli et Bagolaro.

- Certains producteurs n’ont pas besoin de financements pour les plants ou les plantations (certains ont déjà réalisé les plantations) mais davantage pour des frais inhérents à la production (tracteur défectueux, système d’irrigation obsolète,…)

- les besoins financiers sont évalués, pour le moment, entre 45 000 et 50 000 euros : que faire de la somme excédentaire ?

 

Décision et signature du contrat

Le contrat de co-production est signé entre trois parties: le Consortium, les Associations françaises et les producteurs. La totalité des 67 300 euros est attribuées au projet sous forme de pré-achat ; à charge pour les Galline Felici de gérer son utilisation. La somme excédentaire sera utilisée pour d’autres plantations d’avocats dès que des terres seront reconnues par les galline comme très propices à ces plantations ( ils ont d’autres possibilités mais jugent que ces terres ne sont pas assez bien exposées et préfèrent prendre le risque en dehors de la coproduction)

Pour rappel :

- les associations françaises versent la somme au Galline sous forme de pré-achat.

- Les galline Felici décident du montant et de la manière dont cette somme sera allouée aux producteurs.

- Les Galline s’engagent à rembourser les pré-achat aux associations françaises

- le remboursement s’étalera sur 5 ans et commencera la deuxième année sous forme de déduction sur les factures. Le remboursement intervient en produits/agrumes et pas forcément en avocats

- les associations participant au projet ont une priorité (selon le montant pré-acheté) sur la production des avocats financés.

Cercle vertueux de projets communs et de nos échanges : nous nous rencontrons entre associations françaises (Festa de Veynes, projet de co-production, création de « l’usine à gas », …) et ils se rencontrent entre producteurs siciliens.

Notre venue, en mai, et le projet de co-production a eu pour effet que les 5 producteurs y participant sont allés visiter les aziende (fermes) les uns des autres. Ils ont pu échanger sur leur méthode de travail et mieux se connaître.

 

4. Le Consortium et les projets sociaux : Vers quelle structure ?

 

Une des spécificités des Galline felici est qu’il sont promoteurs, participants et partenaires de plusieurs projets sociaux. Les bénéfices du consortium sont réinvestis dans ces projets sociaux.

Trois projets ont plus particulièrement été présentés.

 

Fi.Co.

Acronyme naît de Filière Courte mais également Filière de la Connaissance.

Ce projet est né du constat que les agrumes produits par les producteurs du consortium sont majoritairement exportés. En Sicile on exporte et on importe beaucoup de nourriture.

L’idée est donc de développer un marché local, des filières courtes et de faire aussi bénéficier les siciliens des produits siciliens en les rendant accessible (connaissance, coût,…).

Il s’agit aussi de lier producteurs et consommateurs, d’apporter les informations aux consommateurs sur les produits, comment ils sont cultivés, …

Ce projet concerne aussi des biens des producteurs que des restaurateurs, boutiques, consommateurs,… 250 lieux ont été identifiés à ce jour.

C’est un progrès que les différents producteurs et autres lieux collaborent et ne se fassent pas « la guerre » entre eux.

Plus d’infos : ici

 

Insieme senza frontiere

Fête promue par l’association LoFaccioBene et intervient en conclusion de travaux menés entre des écoles et des associations accueillant des migrants. Les objectifs sont de transmettre aux jeunes le sentiment de se sentir citoyens du monde et de dépasser les barrières de race, religion, sexe, etc.

Un des exemples les plus significatifs a été le spectacle d’une école de Modène et de migrants.

Plus d’infos : ici

La question des migrants et des actions qui peuvent être réalisées pour faciliter leur intégration, voir les aider à pouvoir faire une demande d’asile a longuement été discuté.

Le Consortium souhaite créer une équipe de récolte d'urgence formée de migrants afin de leur proposer une formation et de permettre une éventuelle intégration dans les fermes des associés.

 

Fieri

ou la Fabrique Interculturelle Ecosoutenable de la Réutilisation

Ce projet vise à proposer des formations dans le recyclage aux migrants.

L’objectif est d’offrir une orientation professionnelle et une formation technique.

Plus d’infos : ici

 

Le futur : projets communs et projets sociaux

 

Probématique

- Les Galline Felici sont investis dans de nombreux projets sociaux. Ces projets prennent une place importante dans la vie du consortium. Parfois, le temps manque pour se consacrer à une meilleur organisation et gestion des productions et de leur commercialisation.

- Le projet de co-production a montré l’intérêt et l’envie de partager des initiatives et de dépasser la simple relation producteurs/clients

Questions/propositions

- Création d’une association spécifique à ces projets ou les rattacher à une association active existante, Lofacciobene ?

- Souhait d’englober associés, fournisseurs,employés et clients consommateurs

 

Décisions

- Créer une nouvelle organisation : « Les galline felici.2 » qui s’occupe des projets sociaux et de rédiger une cartographie sensible du réseau autour des Galline Felici (acteurs, compétences, ressources, …). cette carte doit permettre de comprendre mais aussi de valoriser les engagements qui existent autour du consortium des Galline.

- l’ébauche du projet et des statuts sera présenté lors de la Festa à Varces, en France, fin septembre.

- l’équipe de travail est composée de : Michele R, Mario C, Gabriele P , Antonio D’A, Antonio C., Robeto LC des Galline felici, Alejandra F de Corto, Paris, Pascale S des Givrés d’oranges Lille et Rémi.K de Court Jus, Embrun.

 


Précisions de Michele ( des galline felici) sur la manière de produire ces avocats - Janvier 2017

 

Bonjour à tous, nos chers amis d'outre alpe ,

 

Sono Mico, je vais bien et j'espère que vous aussi .

J'écris pour dissiper quelques doute qui se sont exprimés au sujet de la coproduction et pour vous où en est le projet.

 

Avant tout je vous informe que Paolo Costa (que beaucoup d'entre vous connaissent ) s'est finalement décidé à implanter un ha d'avocat chez lui. Nous sommes très contents de cette décision surtout du fait des innombrables affinités que nous avons avec Paolo. Avec cette proposition je peux rassurer ceux qui pensaient que l'avocat n'est pas un fruit que l'on peut cultiver en Sicile . Il y a en Sicile des zones où il gèle les 12 mois de l'année et des zones désertiques de type subsahariennes donc il suffit de trouver le bon endroit (et la personne) et voilà, les meilleurs avocats d'Europe sont siciliens.

 

Au sujet de la proposition émise par quelques uns de réduire la consommation des avocats, moi personnellement je suis d'accord avec vous, au niveau global la croissance de la consommation de ce fruit devrait être limitée (il est facile de trouver sur internet de nombreuses informations sur les dommages que des plantations gigantesques du centre et du sud e l’Amérique sont en train de causées), mais je souligner que depuis toujours les Galline soutiennent des petites fermes paysannes, et que dans le projet ne sont prévus que des plantations de maximum un ha. Jamais nous ne rêverons de planter des forêt de monoculture d'avocats. Et j'en suis sûr vous non plus.

 

Dernier point, dans le projet de contrat il n'y pas de référence à une stabilité des prix dans la durée, c'est un détail qui ne peut être négligé sur lequel nous voudrions discuter ensemble. Hier au CA des Galline on a proposé un prix qui ne pourrait pas augmenter de plus de 2 % chaque année par rapport au prix du listino de 2017. Pour donner un exemple si aujourd'hui ils coûtent 5 euros au kilo ils ne pourraient pas coûter plus de 5,5 au kilo...qu'en pensez vous ?

 

À bientôt, Mico

 


RÉUNION DE L'USINE A GAS

Paris, décembre 2016 - Décision de la coproduction

 

LA COPRODUCTION D'AVOCATIERS

Une idée des Galline Felici

Un financement Participatif de plantation d’avocatiers entre les Galline Felici et nos Associations

 

 

Pourquoi cette « coproduction »?

Répondre à une très forte demande d’avocats dans les réseaux associatifs d’amateurs d’agrumes en France.

Pour les Galline Felici la question est la suivante : Ils ont beaucoup (trop) d’agrumes suite au choix de monoculture fait il y a une cinquantaine d’années. Grace au développement de circuits courts en France et ailleurs, ils ont pu trouver des acheteurs pour une grande partie de leur production. Après la séduction par l’orange, est venue la passion de l’avocat !!! Mais malheureusement, les Galline Felici ne produisent pas les quantités demandées.

En conséquence les Galline felici nous proposent de participer au financement de plantations d’avocatiers à raison de quelques ha (souvent 2 ou 3) chez différents producteurs.

 

Cela permettrait :

- de renforcer nos liens, entre associations françaises et les GF, de les rendre plus durables dans une relation économique nouvelle.

- de sortir de la monoculture d’agrumes

- de contribuer à maintenir l’humidité des sols, par la multiplication des surfaces arborées, dans une région menacée de désertification par le réchauffement climatique

- de développer l’emploi agricole : un ha d’avocatiers c’est 200 jours de travail, quasiment un emploi à temps plein

- de commencer à répondre à la demande française d’avocats.

 

On peut tout de même s’interroger sur cette demande. L’avocat est un produit très prisé, entre autre par les végétariens, et la demande sur le marché mondial augmente à toute vitesse. Cela a des conséquences catastrophiques au Mexique ou en Afrique du Sud où les plantations se développent aux dépens des cultures vivrières et dans des conditions qui entraînent une forte consommation d’eau.

De notre coté, l’idée serait de répondre à ce besoin d’avocats, en ayant un regard sur des conditions de production qui respectent l’environnement et l’humain. Cela n’empêche pas les consommateurs que nous sommes de réfléchir à l’impact de notre besoin d’avocat.

 

Comment ?

Pour répondre à la demande actuelle d’avocats des associations françaises (évaluée à 80 tonnes par an), il faudrait planter environ 6 ha répartis entre différents producteurs.

Ces plantations se feraient dans une logique d’ agroforesterie : l'avocatier étant gourmand en eau, une partie de la solution est de planter les arbres assez serrés au début, de façon à permettre au sol d'être à l'abri du soleil, puis de supprimer certains arbres quand ils grandissent. L'eau de pluie pénètre beaucoup mieux quand elle ruisselle sur les feuilles car elle continue son chemin sur le tronc puis vers les racines. De même, en plantant des légumineuses et de l'herbe entre les arbres pour obtenir une couverture végétale, on diminue l'évaporation de l'eau provenant du sol passant de 80% à 40%.

Un ha, c’est une plantation de 620 arbres dans un premier temps, puis on en réduit le nombre pour permettre la croissance des arbres jusqu’à obtenir un toit végétal continu. Certains arbres produisent des avocats les premières années, contribuent à l’enrichissement du sol, puis sont coupés pour laisser les autres se développer jusqu’à leur maturité. La production atteint son niveau régulier (13 à 15t /ha) au bout de 7/8ans.

Les sols permettant la culture de l'avocat en Sicile se trouvent à l'est et dans le nord de l'île. Le sol étant calcaire malgré tout, il faut acheter des plants et des porte-greffes adaptés que l'on trouve en Italie et en Espagne.

Les Galline felici prévoient de permettre l'installation de culture d'avocats en polyculture, soit pas plus de 50% d'avocatiers sur un même terrain ne dépassant pas 2 hectares.

Ils cibleraient l'aide à des producteurs déjà installés, et à de jeunes producteurs à qui les banques ne veulent pas prêter d’argent. Les jeunes producteurs deviendront associés dans le Consortium des Galline felici. Nous parlons d'associés et non d'actionnaires, car les bénéfices du Consortium sont réinvestis dans des projets sociaux uniquement.

Par exemple, actuellement, les Galline felici cherchent très activement des solutions pour employer des migrants qui arrivent par vagues entières à Catane depuis maintenant un bon moment. L'engagement social du Consortium continue, encore et toujours.

 

Notre implication

Elle est nécessaire car des petits producteurs auraient beaucoup de mal à obtenir des crédits pour ce genre d’opération. De plus si on peut se passer des banques et de la rémunération du capital, c’est beaucoup mieux.

L’expérience commencera cette année sur 2 ha soit un investissement d’environ 45000 euros à répartir entre nos associations. Il s’agit de participer au financement qui permet de démarrer la culture.

Le principe est celui d’un pré-achat. Ce qui nous est proposé c’est donc d’acheter d’avance une production sur 5 ans. La livraison des produits s’étalera sur cette période. En contrepartie de ce pré-achat, nous recevrons bien sûr des avocats, mais pas uniquement.

Selon le système suivant :

Par ex, pour 1000 euros versés par une Assos en pré-achat en 2017 (Année 0)

- Année 1 : aucun remboursement .

- Année 2 : 100 € remboursés en produits

- Année 3 : 200 € remboursés en produits

- Année 4 : 300 € remboursés en produits

- Année 5 : 400 € remboursés en produits

 

De plus, chaque association qui aura participé au pré-achat :

- aura la priorité d’achat de 100 % de la production d’avocats correspondant au prorata de la surface financée pendant 10 ans.

- aura une priorité d'achat des 2/3 des autres productions d’avocats déjà existantes.

 

Concrètement pour chaque adhérent

Il nous a semblé que le plus simple serait que chaque adhérent participe sous la forme d’un don (ou souscription, sur-cotisation etc. ). Les associations collecteront cet argent, et constitueront une cagnotte. Elle rajouteront une partie de leurs fonds propres et feront un pré-achat au Consortium des GF. Ce pré-achat sera remboursé en produits et en totalité aux associations au bout de 5 ans.

 

Pour résumer

Le réseau français de nos associations (USINE À GAS ) constitue aujourd'hui une vrai force économique, avec ses 4000 adhérents.

Le fait de constituer, à travers une campagne de don, un fond d’investissement commun, constituerait une nouvelle activité pour le réseau.

Cela nous permettrait de soutenir, ensemble, un projet qui a du sens pour nous:

- sur le plan des produits, pour répondre à un besoin d’avocats dont nous sommes friands,

-sur le plan environnemental, en soutenant une agriculture bio,

- sur le plan éthique, en se passant du système bancaire par l’intermédiaire d'un circuit court de financement participatif.

Dans 5 ans, quand l’opération AVOCATS sera terminée, nous pourrons envisager de soutenir d’autres projets porteur de sens.

 

Chaque association devra également se renseigner sur la possibilité d’émettre des reçus à ses adhérents, pour qu’ils puissent déduire des impôts les sommes versées sous forme de don.

 

Décision prise pour les associations représentées à la réunion à Montreuil (déc 2016)

Nous avons décidé de commencer le processus de financement participatif dès cette année pour l'équivalent de deux hectares de plantations pour un coût de 45 000 €. Les associations présentes à Paris représentent environ 4000 adhérents. Nous pensons donc que si chaque adhérent participe à hauteur de 10 € minimum, nous pourrons réunir la somme nécessaire en ajoutant une participation des associations sur leurs fonds propres.

A la différence d’une participation financière ponctuelle, cette aventure pourrait se reproduire trois années consécutives, si possible avec la participation d’autres associations.

 

Précisions sur le contrat

Pour officialiser ce pré-achat un contrat sera signé entre le consorzio Le Galline Felici et les associations. Dans ce contrat, le consorzio, ayant pris lui-même par autre contrat toute garantie utile auprès des producteurs bénéficiaires, s'engagera de plus à garantir en son nom propre l'échéancier prévu.

Par ailleurs et puisqu'il s'agit d'un contrat de pré-achat et non d'un prêt, celui-ci comportera également des garanties sur l'évolution des prix pour une période déterminée (5 ou 10 ans) : ces prix ne pourront pas être augmentés de plus de x% durant cette période.